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rapport annuel 2021

52 histoires
de transition

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Changement climatique

Pour lutter contre le changement climatique, il est essentiel d’avoir une vision écosystémique de la forêt

Par sa fonction de puits de carbone, la forêt peut jouer un rôle clé dans l’atteinte de l’objectif mondial de neutralité carbone. Un enjeu qui explique pourquoi l’ADEME défend notamment des pratiques sylvicoles responsables, indispensables pour qu'elle renforce sa résilience au changement climatique et continue à capter le CO2 dans les prochaines années.


En fixant le CO2, la forêt, comme l’agriculture et les sols, est l’un des puits qui réduit sa quantité dans l’atmosphère et donc limite les changements climatiques. Cette capacité est au cœur de nombreuses initiatives de l’ADEME, comme la publication en 2021 du guide Forêts et usages du bois dans l’atténuation du changement climatique (collection Expertises), qui décrit notamment le cycle du carbone et les enjeux des pratiques sylvicoles responsables.
 
Lutter contre la vulnérabilité des essences
 
Et il y a urgence, si l’on en croit Guillaume Decocq, professeur à l’université d’Amiens et directeur d’une unité de recherche du CNRS en écologie. « Tout en atténuant le changement climatique, les forêts en sont aussi victimes, ce dernier mettant à mal de nombreuses Par sa fonction de puits de carbone, la forêt peut jouer un rôle clé dans l’atteinte de l’objectif mondial de neutralité carbone. Un enjeu qui explique pourquoi l’ADEME défend notamment des pratiques sylvicoles responsables, indispensables pour qu'elle renforce sa résilience au changement climatique et continue à capter le CO2 dans les prochaines années. essences en les rendant plus vulnérables aux insectes, virus et maladies. »
 
Pour lutter contre ce phénomène, il ne faut pas se limiter à l’arbre lui-même, explique le chercheur. « La recherche montre que de 50 % à 80 % du CO2 fixé par la forêt l’est dans le sol. Lorsque des coupes à blanc massives sont réalisées sur des parcelles, tout le CO2 piégé dans le sol se libère. Il est donc essentiel d’avoir une vision écosystémique de la forêt intégrant l’arbre, mais aussi les composants du sol, les plantes et arbustes, les insectes…
 
Pour y parvenir, Guillaume Decocq préconise le couvert forestier continu, une pratique qui consiste à exploiter les parcelles régulièrement, mais de façon limitée. Elle permet de préserver la biodiversité du sol composé de nombreux éléments (champignons, bactéries, protistes…) qui est essentielle pour la nutrition des arbres, donc pour leur résistance aux parasites.
 
« L’autre bonne pratique est la diversité des essences, poursuit Guillaume Decocq. Chacune ayant son ravageur (insecte, maladie…), si vous ne plantez qu’une seule espèce sur une parcelle, ce dernier se propage facilement de proche en proche. Mais si vous en mélangez plusieurs, il aura plus de mal à chercher un autre arbre hôte et mourra avant de l’avoir trouvé. Pratiquer une sylviculture mélangée est un autre moyen de préserver les plantes et les arbustes des bois, qui contribuent aussi à fixer le CO2 .»
 
Les solutions ne manquent pas, ajoute-t-il, « mais il est impératif que les différents acteurs agissent de concert en s’appuyant sur la recherche scientifique, afin d’élaborer une stratégie commune ».
 
 
Pour aller plus loin, consulter le Livre Blanc « L'introduction d'essences exotiques en forêt »

pictogramme deux arbres

L’ADEME MOBILISÉE POUR UNE FORÊT PLUS DURABLE

La forêt et les pratiques sylvicoles responsables sont l’objet de nombreuses actions de l’ADEME, à l’image de l’appel à projets GRAINE qui comprend plusieurs volets sur ce thème (voir le chapitre « Prospective et recherche), du MOOC « Stocker du carbone dans les écosystèmes : de l’enjeu global aux enjeux pour les territoires » diffusé au printemps 2021, ou de nombreuses publications, comme le guide

« Récolte durable de bois pour la protection de plaquettes forestières» paru en 2020.

Photo de François Boisleux

Le décryptage de François

« Insectes profitant du stress thermique des conifères suite aux épisodes de sécheresse, dépérissement des chênes pédonculés, de hêtres communs… La forêt française porte déjà les stigmates du changement climatique. Le Livre Blanc (voir supra) coécrit par Guillaume Decocq évoque des pistes de recherche pour adapter nos forêts au changement climatique. Des thèmes pouvant intégrer le contenu des appels à projets recherche de l’ADEME. »

Photo de Céline

Le décryptage de Céline

« En France, bien que l’utilisation des terres, leur changement d’affectation et la foresterie conduisent à des émissions de gaz à effet de serre, la croissance des forêts permet une séquestration nette de CO2. Pour atteindre une neutralité climatique, le boisement et le reboisement sont des solutions de choix que l’ADEME soutient, tout en veillant à généraliser les pratiques sylvicoles responsables qui permettront de rendre ces forêts résilientes et riches en biodiversité. »