Pourquoi votre collectivité s'est-elle lancée dans une démarche de labellisation ?
Anaïs Taupe : Si nous n’agissons pas, un tiers de notre territoire (25 % de la population et 50 % des emplois de la Guadeloupe) sera immergé en 2 100.
Nous devons donc œuvrer sur tous les domaines de la transition : le développement des énergies renouvelables, la mobilité, les déchets, la protection de la mangrove… Nous sommes engagés dans cette démarche de labellisation depuis fin 2013 dans le cadre de l’élaboration de notre premier plan climat, afin d’accompagner ce document réglementaire d’un volet plus ambitieux. Ces labels nous permettent d’améliorer nos politiques de transition énergétique régulièrement, afin d’atténuer les effets du changement climatique sur notre territoire.
Après avoir été labellisés CAP Cit’ergie en 2015, nous avons poursuivi la démarche et obtenu fin 2021 les trois premières étoiles du label Climat-Air-Énergie du programme « Territoire engagé transition écologique ». Et parce que nous avons une importante marge de progrès en matière de déchets, nous allons nous engager en parallèle dans la labellisation « Économie circulaire », que nous espérons obtenir cette année.
Comment la labellisation s’inscrit- elle dans l’action du territoire ?
A.T. : Dans les deux cas, nous utilisons les référentiels comme une « bible » qui guide nos actions. Nous sommes accompagnés depuis le début par une consultante habilitée par l’ADEME qui nous aide dans le pilotage de la démarche Climat-Air-Énergie et dont l’Agence subventionne l’intervention. Pour aller plus loin, nous avons signé avec l’ADEME un contrat d’objectif territorial (COT) en 2020. Un dispositif exigeant (basé sur des objectifs de performance), mais qui facilite l’atteinte des niveaux de labellisation supérieurs grâce à des objectifs annuels dont la réussite permet d’obtenir des subventions chaque année, mais surtout un appui technique fort pour nos démarches transversales.
Quels bénéfices l'agglomération retire-t-elle de cette démarche ?
A.T. : Les labels permettent d’animer et d’impliquer les services de l’agglomération dans une logique de transversalité. La reconnaissance qu’apporte un label européen décerné par un organisme indépendant rassure notamment nos partenaires financiers lors de nos demandes de subvention. Il en va de même pour l’accompagnement de l’ADEME qui nous communique, par exemple, des appels à projets ou des études qui viennent enrichir notre réflexion et nos projets.
Être labellisé est aussi un levier de mobilisation pour la population. Cela montre que la collectivité progresse en matière d’adaptation au changement climatique, un domaine parfois peu palpable, mais qui exige de tous d’être acteurs du changement. C’est également un outil pour inciter les élus à être plus ambitieux. Enfin, cela permet d’accéder à une vraie communauté de travail et d’échanger pratiques et retours d’expérience avec d’autres collectivités et donc de progresser plus vite. Autant de raisons qui doivent inciter les territoires qui ne sont pas encore engagés à se lancer pour accélérer la mise en œuvre de leurs actions dans tous les domaines la transition écologique.

Le décryptage de Jérôme
« En raison de leur proximité avec les préoccupations quotidiennes des citoyens, les communautés d’agglomération constituent un maillon essentiel des politiques de transition écologique. L’obtention de la troisième étoile du label Climat-Air-Énergie du programme “Territoire engagé pour la transition écologique”, est une nouvelle étape illustrant l’engagement de la collectivité et la qualité du travail mené par les équipes de l’ADEME et les techniciens de la collectivité sur une grande variété de dossiers. Tout cela permet aujourd’hui d’alimenter la réflexion sur le Contrat de relance et de transition écologique (CRTE) en préparation entre l’État et la collectivité. »